La polémique
Je n’ai jamais écouté Florent Pagny, je n’ai pas eu de poster de lui dans ma chambre quand j'étais adolescente, et je méprisais un peu les filles de ma classe qui écrivaient Florent je t’aime partout sur leur agenda Chipie (Chipie c’était grave à la mode qu’en j’avais 12 ans, oui oui, j’ai dit à la mode, parce que fashion à l’époque était un mot anglais pas encore entré dans la langue française courante.)
(Je précise parce que je ne voudrais pas qu’on me taxe de
partialité eut égard à mes amours adolescentes)(Moi j'étais amoureuse de Rimbaud dont j'avais vu la photo sur un vieux livre de poche. Je n'ai su que plus tard que ça aurait été impossible car Rimbaud était... déjà mort... et pédé comme un phoque, allez allons-y aujourd'hui je ne peux pas m'en empêcher, j'ai décidé d'être totalement Politiquement Incorrecte)
Cependant, quand je vois la polémique qui enfle autour de lui, je me met un peu en colère toute rouge. Surtout quand aux guignols on le compare à Pierre-François-Pascal-Adolf Guerlain.
Revenons sur les faits (enfin, si vous voulez bien, moi j’oblige personne), cet homme a dit qu’il n’avait pas envie que son fils parle reubeu.
Alors je pense qu’il a mal formulé (mais n'oublions pas que c’est un homme simple qui n’a pas non plus fait l’école normale, une fac de lettres, sciences po, l’Ena) d’ailleurs c’est ce qu’il a dit, il voulait dire un langage de banlieue (alors bon, il est un peu con, en banlieue y'a pas que des reubeu, y'a aussi des feujs, des bougnoules, des négros, des chinetoques, des espingouins, des portouguaich... oui, je provoque).
Je me demande si tous ces journalistes bien pensant et dont les enfants ont des places réservées dans les établissements au top du top de la cerise sur le gâteau à la crème de la crème de Paris, voudraient voir leur progéniture rentrer à la maison en disant « ouhaich ouhaich ziva, c’est quand qu’on passe à table ? Quoi c’est toujours pas prêt, mais la bonne elle a trop pris la confiance là ziva. ».
Le politiquement correct devient un peu casse couille je
trouve. Moi, ce qui me fait chier c’est que les noirs et les arabes se fassent
contrôler 15 fois par jour, qu’il n’y ait pas assez de noirs, d’arabes et d’asiatiques pardon "minorité ethniques" dans le gouvernement, parmi les députés, à l’ENA,
à Polytechnique, et que ceux qui arrivent à être bardés de diplômes sont
discriminés par l'adresse et la photo sur leur CV.
D’ailleurs, pleine de sollicitude envers mon Negrito préféré j’ai nommé Galilée, je lui ais demandé, devinant déjà la réponse, une pointe d’amertume et de tristesse dans la voix : « chéri, quand tu vivais à Paris, et à Grenoble tu te faisais contrôler sans arrêt par les flics ».
Et il m’a répondu un laconique « Non ». Alors j’ai insisté un peu quand même « mais enfin, mon amour, voyons, tu es noir (au cas où il ne l’ait pas remarqué) en France ! Ce pays de racistes tellement racistes que même Florent Pagny parle comme le FN) tu devais te faire contrôler tout le temps, à tous les coins de rue, et les sorties de métro non ? » Et il m’a dit « non, tu sais, je ne marchais pas en bande, je m’habillais en jean tee-shirt , pas en survêt/baskets/casquette, bah oui ça m'est arrivé deux trois fois à Grenoble qu'on me demande ma carte de séjour, alors je tendais poliment ma carte d'identité...».
Alors je songe à dénoncer mon homme à la Halde ou au Cran, bah, oui ,tout de suite, il sous-entend que les jeunes de banlieue c’est rien que des bandes de chacals qui marchent en survêtements avec le bas du jogging dans les chaussettes et un bonnet ou une casquette!