Insomnie

Pas moyen de dormir, je tourne encore et encore dans mon lit. Peu importe, demain je peux dormir aussi tard que je veux. Pas soulagée pour autant non. Non, parce qu'une angoisse sourde m'a prise au ventre. Et si c'était pas réciproque? Et si pour Newton je ne restais définitivement qu'une amie. C'est pas si mal d'avoir un ami remarquez, mais moi je ne peux pas être son amie. Parce que je fantasme comme une malade quand je le regarde. Parce que je fond devant son sourire et ses yeux, et ses petites rides aux coins des yeux quand il sourit, et ses fils d'argent sur ses tempes, et la frontière entre sa nuque et ses cheveux ou je rêve d'enfouir mes mains.
Parce que surtout j'aime parler avec lui, cette parole qui vient facilement depuis la rentrée. Ce jour de septembre ou j'ai pris un coup de massue sur la tête en me disant "tiens il est bien le nouveau prof de physique, Youpi on a une classe en commun". Parce qu'il me fait rire quand il me taquinne, parce qu'il est plein de petites attentions comme faire la vaisselle quand il vient manger à la maison, apporter un paquet de biscuits pour une rando, me tendre la main pour ne pas que je tombe quand les marches sont hautes. Des petites attentions qu'il n'a pas spécialement pour moi, juste parce qu'il est comme ça. Et j'aime aussi sa droiture, son sérieux parfois. J'aime les gens qui savent être sérieux quand il le faut.
Je crois que je suis amoureuse. Bon pour vous c'est une évidence, ça fait six mois que je vous parle de lui, vous vous en êtes surs. Je crois que si une histoire démarrait ça pourrait durer. Pas toute la vie parce que je me suis pris assez de claques pour ne plus croire en l'amour qui dure toute une vie pour moi à moins de tomber sur le fait accompli. Mais enfin qui pourrait durer.
Alors je tourne dans mon lit en pensant à ça, et en ayant également des pensées beaucoup plus lubriques que j'adorerai mettre en pratique.