4ème semaine de paralysie
On entame la 4ème semaine. Rien foutre au frais de la princesse Eduknat, ça pourrait avoir un petit coté sympatique si ce n’est qu’il n’y a plus d’essence, que les discounter et hypermarchés sont fermés, obligeant les familles à se rendre dans des petites épiceries où les produits sont vendus à prix d’or.
Si ce n’est l’incertitude de ne pas savoir quand on va reprendre, on parle de supprimer nos vacances. C’est vrai, depuis 3 semaines je ne travaille pas, et pourtant je ne suis pas en vacances. Consignée à la maison, je m’autorise deux sorties par semaine pour garder du carburant. Les vacances c’est la liberté de faire ce qu’on veut quand on veut, là j’ai l’impression d’être en conditionnelle avec un bracelet électronique.
En plus la principale nous fait gaspiller le peu d’essence qui nous reste en nous faisant pointer au collège !
Dimanche soir nous étions nombreux à avoir eu peur.
Le ministre est parti sans crier gare alors qu’il avait une réunion avec le collectif de gwévistes. Quel manque de tact, ne pouvait il pas prévenir en personne et prendre l’avion suivant ? Son geste à mis le feu aux poudres. On a entendu des propos très durs « qu’il parte, maintenant ici c’est à nous et nous allons en faire ce que nous voulons ! ». Tout le monde n’approuve pas la grève, certains sont inquiets pour leurs petites entreprises qui péniblement tirent le diable par la queue.
Cela va-t-il finir en guerre civile entre les pour et les contres ?
Le port est maintenant fermé, les dockers ne vident plus les containers. Des denrées périssables vont pourrir sur les quais, va-t-on nous affamer ?
Il restera toujours des fruits à pain et des oranges autour de la maison. Mes réserves s’amenuisent mais je dois pouvoir tenir 15 jours encore sans courses. Je n’ai plus de produits frais évidement.
Voilà la situation. On s’appelle avec les collègues et amis pour se donner les dernières informations. On se demande, selon comment ça tourne si nous ne devront pas quitter notre petit bout de paradis et aller ailleurs.